Lors de mon premier Duathlon sprint, j’avais été plutôt content du résultat. J’avais quand même manqué mes transitions et me suis senti impuissant sur le vélo. J’ai travaillé fort ces 3 dernières semaines pour améliorer mon vélo. Et côté transitions, c’était juste une histoire de concentration et de reconnaissance avant la course, donc je ne me faisais pas de souci. Petit challenge supplémentaire, cette fois j’étais décidé d’y aller à fond, coûte que coûte.
Un départ très rapide pour ce duathlon sprint !
Dans duathlon sprint, il y a sprint. Mais c’est tout de même une épreuve qui dure plus d’une heure au total… Il faut donc gérer un minimum son effort ! Alors, quand j’ai vu partir Serge (qui a gagné tous les Duathlons de la Coupe du Québec pour le moment), je me suis dit que c’était trop rapide pour moi. Je le laisse rapidement prendre une vingtaine de mètres. Je suis déjà très proche de la limite comme ça. Un 1er km en 3’23, en effet ça va vite. Mais, contrairement à ma dernière course où il avait relâché un peu l’effort ensuite, là ce n’est pas vraiment le cas. Je veux revenir mais c’est compliqué car je suis encore en 3’26 au 2ème km. Impossible d’aller plus vite sans me griller.
La course à pied se fait sur 2 boucles de 2,7 km. Le speaker annonce à la fin de la 1ère boucle qu’on a déjà beaucoup d’avance sur les autres, ce qui me motive à tout donner. Tant pis si j’explose, j’essaierai de conserver ma 2ème place. Ce 3ème km est traître. Pas mal de virages, de petits terre-pleins à passer et une section en herbe. Des éléments qui prennent tous un peu plus d’énergie à passer, quand on est à la limite, c’est dur ! Pourtant ce 4ème km passera en 3’31, ça vaut l’allure des précédents sur un terrain plat ! Ça m’a aussi permis de revenir à une dizaine de mètres. Et dans le 4ème km, je décide d’accélérer pour recoller. C’est fait, mais je suis maintenant très proche d’exploser, alors je n’en fait pas plus, je reste avec lui. 3’27 pour ce 4ème km.
Le dernier kilomètre se fera de manière un peu plus relâchée à l’approche du vélo. Avec un 5ème en 3’35, c’est seulement quelques secondes, mais suffisant pour calmer un peu le coeur et attaquer la transition en étant lucide. Transition qui se passera sans accroc, même si au moment de monter sur mon vélo au vol je sens que j’ai donné, ma lucidité n’est plus à son maximum ! Mais ça passe !
Le moment de vérité de ce duathlon sprint : le vélo !
Il y a 3 semaines, j’avais pris 1’ de retard sur les 20kms du parcours vélo. Je m’étais fait lâcher dès les premiers coups de pédale. Là je garde Serge en point de mire. Je suis obligé d’appuyer très fort sur les pédales dès le début pour tenir mais c’est le plan : ne rien lâcher. Le parcours est un circuit de 3.5km à faire 6 fois. Un circuit rempli de virages à angle droit, d’un à l’angle encore plus prononcé et d’une chicane… Tout ça se prenant quasiment à fond si on a la bonne trajectoire et confiance en sa machine. C’est ce qui fait que j’adore ce parcours ! Tellement fun de devoir gérer les trajectoires, s’adapter quand on double les retardataires (et les triathlètes car il y a beaucoup de courses qui se déroulent en même temps !). Ça demande de la concentration, de la confiance dans ce que l’on fait et… beaucoup d’énergie sur certaines relances…
Bref je suis presque à bloc sur les 2 premiers tours pour garder le rythme. Et sur le 3ème je décide de tenter ma chance. Je profite d’un dépassement en virage qui fait ralentir Serge, pour mettre une accélération. Il ne le saura qu’à l’arrivée, mais à ce moment je me mets totalement à fond pour tenter de le lâcher ! Je vais faire un tour de ce circuit à 39,7 km/h quand on était sous les 38 sur les précédents. bref je me donne vraiment ! Trop en fait… car sur une nouvelle relance appuyée, je vais prendre des crampes dans les deux mollets. Ça se complique ! Je me retourne pour voir qu’il est resté dans mon sillage… Comme je suis obligé de ralentir un peu pour gérer mes crampes, ça va évidemment lui permettre de repasser.
J’ai joué, j’ai perdu !
Il me reste presque 3 tours à gérer comme ça maintenant ! Sur un circuit où il faut relancer en permanence, je vous assure que c’est loin d’être facile de gérer des crampes. J’ai du mal à faire partir les crampes, et une fois que j’ai enfin réussi je suis face à un virage qui nécessite de relancer si on veut garder la dynamique et elles reviennent. En plus ma lucidité est proche de zéro, bref rien ne va plus ! Dans l’avant dernier tour, j’évite la catastrophe de peu… Une crampe violente qui me fait perdre le fil pendant une seconde. Dommage car il y avait un virage dans cette seconde…. Quand je relève la tête c’est trop tard je l’ai loupé, mais j’ai quand même le temps de sauter sur les freins pour éviter les barrières. Pas de chute mais c’est un avertissement sans frais ! La fin du vélo se fera en gestion, en essayant d’être le plus aéro possible sur mon vélo pour compenser la puissance moindre que je peux mettre.
Une fin de duathlon sprint sans stress
J’arrive dans la zone de transition quand Serge en sort soit environ 45’’ d’écart. Autant dire que ce sera impossible de revenir sur la tête sur les 2,5km de la course à pied. Lorsque j’en sors, je ne vois personne à l’approche de la zone, je sais donc que ma 2ème place n’est pas en danger non plus. Parfait, je pars donc relativement prudemment pour préserver mes mollets. Bizarrement, aucune douleur, en courant ça va bien !
J’accélère doucement l’allure et passe le 1er km en 3’35. Je sens que je suis quand même bien cuit après les efforts du début de course et que je ne pourrais pas tenir ce rythme longtemps. Sur le retour, vent de face, je n’ai plus la force de relancer l’allure et je perds un peu de rythme. Mais je vois que j’ai quand même repris du temps à Serge (une bonne quinzaine de secondes au total). Loin d’être assez pour espérer lui jouer la victoire, mais je me dis que je l’ai fait souffrir aussi ! Je maintiendrai un rythme de 3’38 jusqu’au passage de la ligne. Ouf c’est fini, les mollets ont tenu !
Un chrono un peu plus lent que l’an passé, mais du fun !
Rien de décevant car avec une première partie de course volontairement très aggressive, j’ai payé l’addition dans la seconde partie ! Mais le principal dans tout ça, c‘est que je me suis amusé comme un fou à « courir pour la gagne » et pas pour le chrono comme d’habitude. C’était fun de batailler avec Serge en course à pied, de l’accrocher à vélo et de tenter un coup de bluff. Ça n’a pas marché mais de toute manière j’aurais fait 2ème alors autant le faire en s’amusant un peu !
Et puis côté forme, c’est très positif. Les jambes sont bonnes en course malgré le fait que je n’ai presque pas couru ces 10 derniers jours (canicule oblige…). Les sensations commencent à bien venir à vélo. Maintenant direction mon premier triathlon dans une semaine ! Une toute autre histoire, mais j’ai vraiment hâte !!
Ma limite maximum pour manger est entre 2h et 2h30 avant la course (testé et approuvé de longue date) plutôt que les 3h qu’on recommande généralement ! Donc j’ai mangé vers 5h30. Et concernant le contenu c’est pareil, je mange ce que j’ai testé à l’entraînement / en compétition par le passé et qui me permet de bien performer ! Rien de très différent de mes déjeuners habituels au final ! Surtout sur une épreuve courte ou la gestion des stocks d’énergie n’est pas un problème ! Avant un marathon c’est gruau d’avoine + demi banane pour moi ! Et l’autre demi banane 1h avant la course avec une barre de céréales (ou un morceau de barre) ensuite boisson énergétique diluée jusqu’au départ ! 😉
Je n’en ai pas parlé ici mais c’est mon seul “regret” ! J’ai été pris dans l’euphorie du moment… J’aurai dû rester à ma place et soit attaquer à la fin du vélo, soit même mieux à mon avis, rester proche et attendre mon heure sur le parcours de course (ex coureur de 800/1500 j’ai le kick qu’il faut pour lâcher quelqu’un…)
Mais bon je ne regrette rien quand même car je me suis amusé, le résultat n’est qu’une des composantes de mon plaisir sur les courses d’entraînements ! 🙂