Salut les Addicts ! Je vous disais il y a quelques jours que ma saison était terminée. J’oubliais un léger détail en vous disant ça. Le 48h vélo était le weekend suivant. Pas une compétition, il n’y a aucune puce, aucun temps. Non, le but est avant tout de relever un défi d’équipe, un défi personnel aussi. Celui de rouler en relais pendant 48h sans interruption. Et SURTOUT de faire parler de l’association Make a Wish pour amasser le plus de dons possible. De ce côté, avec 1.6M$ c’est une très belle réussite ! Et pour l’aspect sportif… c’était un peu mon ultra à moi comme vous allez pouvoir le lire…
48h sur un vélo de triathlon…
Je suis quelqu’un de compétitif, vous le savez. Et même si je n’ai pas pensé à cet évènement avant d’y mettre les pieds, trop concentré sur ma saison de duathlon… Une fois sur place, les défis personnels se mettent en place. J’ai envie de battre les 330km que j’avais fait l’an passé… mais sans avoir réellement de stratégie pour et avec mon vélo de triathlon aux réglages agressifs pour compagnon, c’est pas gagné !
Objectif ok, mais je suis avant tout là pour me faire plaisir. Mon premier relai en est un bon exemple… Les jambes sont bonnes, j’ai envie de rouler et malgré la découverte du parcours je logue un 35km/h de moyenne en solo. Pas de pression… Mais il reste encore 47h à faire… Évidemment, je ne maintiendrais pas cette allure. Les relais suivants seront entre 31 et 32km/h en “allure de croisière”. Une première nuit qui passe bien sur la fraicheur et rendu à 24h de course j’ai déjà 265km au compteur !
La 2ème nuit, le vrai défi !
Tout l’intérêt de ce genre d’épreuve réside dans le 2ème 24h. C’est là qu’avec la fatigue, les douleurs arrivent et le mental devient primordial. Je vous passerais donc la lente évolution de cette journée et la baisse d’énergie très logique qui va avec. Je vais me concentrer sur la 2ème nuit, l’heure de vérité…
Il est 1h45 du matin, cela fait 38h que l’évènement a démarré et j’ai dormi au total environ 3h. Rien que le fait de se lever est un supplice à cette heure… Ça tire de partout, ça frotte là où vous pouvez imaginer et mon genou qui donnait des signes de fatigue la veille est clairement douloureux. Ça tombe bien j’ai un relai de 2h qui m’attend…
Dès que je monte en selle, je sais que ça va être horrible. J’ai mal au cul, les épaules totalement contractées et le genou qui craque… Je peine maintenant à rouler à 25km/h et chaque minute semble durer des heures. À chaque fin de tour de 5.7km, une petite voix me dit d’aller me coucher, que c’est trop dur… Mais à chaque tour je continue… Parfois je m’accroche à un groupe pendant quelques kilomètres, avant d’agoniser à nouveau. Mais cette agonie n’est qu’un début. À un moment elle se transforme en détresse que seuls ces moments de sport peuvent amener.
Rien ne va plus !
Il est 3h10 du matin, je ne me sens plus capable de pédaler “sur une jambe” comme je le faisais jusque là… je n’ai qu’une seule envie c’est de quitter cet instrument de torture qu’est devenu mon vélo de triathlon… la position est hyper agressive et à cette heure, c’est tout l’inverse dont j’ai besoin ! Je suis “à l’arrêt”, 15km/h tout au plus et je suis nerveusement à bout… Et puis en passant devant les paddocks, je cède, je m’arrête… je descend de vélo, ère pendant quelques secondes et… me met un gros coup de pied au cul… Merde ces enfants malades souffrent des mois, des années, voire toute leur vie. Certains ne pourront jamais faire de vélo… La douleur que moi je ressens n’est que temporaire, je suis TRÈS chanceux d’être là !
Il reste 30′ et je me met le défi de faire 2 tours soit du 24km/h. Impensable il y a quelques minutes mais je vais encore une fois me prouver que “quand on veut on peut”. C’est le cerveau qui nous guide vers ces moments de détresse, ça ne tient qu’à notre volonté d’en sortir. La preuve, je vais tenir mon 25km/h de moyenne sur les 2 tours et terminer à 4h du matin, cuit mais satisfait de cette réaction. Une soupe et au lit comme on dit… La douche sera au dessus de mes forces…
Finir le 48h Vélo en beauté !
Le lendemain matin, après une “bonne nuit” de 2h30, je me sens fatigué mais aussi motivé par cette nuit difficile. C’est bizarre, mais le fait d’avoir réussi à tenir m’a reboosté. Il me reste un relai et j’ai envie de donner tout ce qu’il me reste d’énergie. J’ai été voir la kiné, j’ai fait un bon 20′ de Foam Roller et me suis bien alimenté… je suis comme neuf ! Ou presque… En tous cas, un mental tout neuf et physique “rafistolé” me permettront de me défoncer pour une dernière heure en solo à plus de 33km/h… après 415km de vélo, c’est une belle séance je vous le dis ! 😉
Crédits Photo : Michel Fyen-Gagnon et Félix M.
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